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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 19:55

L'intime est à la mode. On en parle. On en écrit. On le représente. On le défend. On ne sait pas très bien ce qu'il est. Peut-être n'est-il pas ailleurs que dans le regard, mais le regard fait ici la chose, là justement où se dérobe, en principe, le regard.

Une thèse, récemment consacrée à madame de Sévigné, s'intitulait "l'invention de l'intime". L'intime s'invente donc au fil des âges, parmi toutes sortes de pratiques, dans un chantier toujours renouvelé des limites.

Chaque citoyen a son intime, qui n'est pas sa vie privée, et il le partage, ou ne le partage pas, le protège, ou le révèle, mais il se trouve parfois contraint à le laisser paraître, par exemple à l'hôpital, devant le médecin, ou dans des situations de justice. Trouble, fascination, violences se trouvent liées à ces expériences de transgression des limites qui constituent  l'intime, et que l'intime constitue. On entend parler, ces jours-ci, d'images érotiques que des jeunes gens ont pu mettre en ligne, et qui y demeurent, puis qui circulent, provoquant, quand ces révélations sont révélées, des douleurs, parfois des suicides. L'intime mis en ligne semble devoir devenir une signature des individus contemporains. On en mesure mal les conséquences. On est fasciné, parfois pris, parfois résistant.

Il y a visiblement, au secret, au public, dans le juridique, comme dans le médical, dans la littérature, comme sur les écrans, trouble quant à l'intime, qui paraît lié à des déplacements de limites, ou à leur abolition.

Quel droit à l'intime dans une société d'images ? Quelles protections ? Quel renouvellement de l'idée de l'intime produit le jeu des nouvelles transgressions ? Comment penser tout cela ? Comment l'affronter alors que nous sommes désormais bien loin de madame de Sévigné, qui inventait, peut-être, en ses lettres, une manière neuve de dire l'intime, ou plutôt un art de sentir qu'il est subtilement parole, donc expérience des limites ?

Ce sont là idées jetées depuis le titre de la soirée, pas un programme. Il semble que "l'intime et les limites" appelle à l'infini.

Nous avons demandé à Laure Ortiz, universitaire, agrégée de droit public; et à Françoise Gouzvinski, universitaire, psychologue, d'intervenir. La soirée commencera par leurs exposés, leurs analyses, leurs présentations de cas. Ensuite, nous débattrons avec elles, en échangeant des témoignages et des points de vue. Nous espérons ensemble nous nourrir de la force des questions.

La soirée pourra s'achever autour d'un verre, aux environs de vingt-deux heures.

Elle commencera à vingt heures. Elle se tiendra, comme pour chacun des "Mercredis du Vieux Temple", au vieux Temple de la rue Pargaminières à Toulouse. L'entrée est gratuite. Chacun est invité à venir écouter et échanger.

 

 

 

 

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